Rénovation maison : trois erreurs que je ne ferai plus

Non, je ne suis pas parfaite, oui, je fais des erreurs, comme vous. Je suis humaine, vous savez. Et il se trouve que « l’aventure de la rénovation », comme on l’appelle dans le milieu, est un moment propice aux erreurs. On a des milliers de choses à prévoir et à faire en même temps. Fatalement, on fait quelques mauvais choix. Dans ma grande mansuétude, je partage avec vous trois erreurs que je ne reproduirais pas si je devais me lancer dans une nouvelle rénovation de maison.

Nous sommes en juillet 2019, nous n’avons aucun masque chirurgical chez nous et obtenons enfin les clefs de notre maison. Notre plan : faire le maximum des travaux de rénovation en quelques mois. Il y aura une partie réalisée par les artisans, une plus grande par Monsieur Jean Jules. Nous gardons notre appartement en location pour le moment, l’idée étant d’emménager dans une maison presque terminée (ah ah ah ah, on était jeunes et naïfs).

Ce moment, entre l’obtention des clefs et l’emménagement, se vit à un rythme particulièrement soutenu : validation des devis, passage des commandes, organisation du déménagement, démarrage des travaux, suivi du chantier avec les artisans, diverses formalités administratives assommantes…

Emportée par le tourbillon de la vie, je pense avoir commis quelques erreurs. Des choses que je ferais différemment si c’était à recommencer. Spoiler : ce n’est rien de bien dramatique. Peut-être même que d’autres ont fait la même chose et que ça s’est bien passé au final. Vous me direz en commentaire !

Première erreur : décider de tout, en même temps pour toute la maison

Nous rénovons la totalité de la maison et il faut pouvoir décider de l’aménagement intérieur de toutes les pièces, quasiment simultanément : cuisine, salon, deux salles de bain, etc.

Je me souviens particulièrement de ce jour, où tous les artisans sont venus en même temps pour se coordonner entre eux (ça, c’était top et ils ont été tous été géniaux). L’un venait me demander comment je voulais ceci, l’autre ce que j’avais décidé pour cela. J’avais beau avoir un projet à peu près clair dans ma tête, il y a souvent des choses auxquelles on ne pense pas, et les bons artisans sont là pour poser les bonnes questions. Je précise pour celles et ceux qui imaginent à la lecture de ces lignes que je décide de tout, toute seule. Non. Moi je fais la direction artistique. Monsieur Jean Jules se charge de la direction technique.

Panique dans les salles de bain

Par exemple, il fallait à la fois choisir les faïences des deux salles de bain, valider le devis de la cuisine, choisir la porte d’entrée (mince, je veux quoi comme porte d’entrée ?), j’avais l’impression de tout décider sur un coin de table.

Ce que je regrette le plus, c’est d’avoir dû choisir le style de mes deux salles de bain, simultanément. J’avais une idée précise de ce que je voulais dans la salle de bain principale, celle avec les carreaux verts. J’ai passé beaucoup de temps à trouver les bons matériaux, les couleurs, à comparer…

En revanche, pour la petite salle d’eau du rez-de-chaussée, j’avais peu d’inspiration. J’ai l’impression d’avoir choisi un peu par dépit, à la va-vite, à la vas-y que je te pousse comme on dit (ok, personne ne dit ça).

Je suis certaine aujourd’hui que si j’avais pris le temps de la réflexion pour cette salle d’eau, j’aurais fait différemment. Je ne dis pas que je la déteste mais je sais qu’elle me lassera bien plus vite que l’autre, elle est beaucoup moins intemporelle. (Je te parle de son aménagement ici, si tu veux en savoir plus).

La solution aurait pu être de décaler le chantier de l’une des salles de bain

Après tout, on s’en serait très bien tirés avec une seule salle de bain pendant quelques semaines ou mois supplémentaires. Le problème étant de faire revenir les artisans à deux moments différents mais quand j’y repense, cela n’aurait peut-être pas été insurmontable à organiser !

Nos travaux ne se sont au final pas déroulés aussi vite que prévu, on n’a donc pris le parti d’emménager en décembre, dans une maison pas du tout terminée. Depuis, on avance pièce par pièce et c’est finalement bien plus confortable pour faire les bons choix et prendre le temps de savoir qu’on veut.

Deuxième erreur : acheter des meubles, avant même d’avoir emménagé dans son logement

Oui, alors ça c’est tout moi. Une fois les travaux commencés et les grandes décisions prises, je me suis évidemment lancée dans une conception de décoration avancée. J’avais modélisé tout le rez-de-chaussée sur Kozikaza (un site qui permet de créer le plan virtuel de votre maison et même de la meubler, c’est comme jouer aux Sims)(mais y’a pas de Sims) et j’avais bien sûr créé de nombreux tableaux d’inspiration sur Pinterest, pièce par pièce.

Le plus gros enjeu à ce moment-là était celui de la décoration du salon. J’avais un cube blanc à meubler et à aménager, sachant que nous souhaitions renouveler la plupart de nos meubles, qui n’étaient plus adaptés à l’espace offert par la nouvelle maison.

J’ai donc imaginé un aménagement, sur la base de mon salon virtuel. C’était très joli, un côté salle à manger, un canapé au centre et surtout, un alignement de petites bibliothèques, sur tout un pans de murs. Je n’étais pas super sûre de moi pour le canapé, je me suis laissée le temps de la réflexion, en revanche, je suis allée franco sur les 4 ou 5 petites bibliothèques que j’ai commandées chez Ikéa.

C’est le moment où je dois commencer ma phrase par un truc du genre  » Mais quelle ne fut pas ma surprise… ! ».

Et là, c’est le drame dans le salon

Vous vous doutez de la suite. Le jour où enfin, on peut poser les meubles dans le salon, rien ne va. Ce qui semblait parfait dans ma projection n’a plus rien de logique. Le canapé en plein milieu, ça ne fonctionne pas, ça prend trop de place, l’espace salle à manger doit évidemment passer de l’autre côté et surtout, ce mur de petites bibliothèques n’a aucune raison d’être ici. On fait plusieurs tests, on déplace les meubles, on trouve finalement la disposition qui semble le mieux fonctionner et je dis au revoir aux petites bibliothèques.

La chose à faire, évidemment, c’était d’attendre avant d’acheter les meubles, espèce d’impatiente

Elles étaient si urgentes ces bibliothèques ? Est-ce que la petite boutique méconnue Ikéa allait mettre la clef sous la porte entre temps ? Bien sûr que non. Je n’avais pas besoin de les commander avant de savoir si la disposition des meubles que j’avais imaginée allait fonctionner !

J’ajoute cependant une nuance concernant les meubles chinés. On est bien d’accord : ceux-là ne peuvent pas attendre. Quand on tombe sur l’objet de ses rêves les plus fous, il faut foncer ! Que ce soit au détour d’un vide-grenier ou sur l’un des sites de chine en ligne dont je t’ai déjà parlé.

(D’ailleurs, si tu veux mes astuces pour faire des affaires en or, ça se passe ici).

Troisième erreur : attendre pour s’occuper du jardin

Oui. Je termine par un paragraphe qui contredit complètement les deux premiers. Si je suis convaincue que j’aurais dû attendre pour prendre certaines décisions et passer commande, j’aurais clairement dû m’attaquer très vite l’extérieur.

Que voulez-vous ! Je me disais qu’on aurait le temps de s’occuper du jardin plus tard (alors que les bibliothèques Ikéa, elles ne pouvaient pas attendre, vous comprenez…).

Pourtant, notre jardin et notre cour souffraient de plusieurs vis-à-vis. Plus vite, j’aurais planté, plus vite, ça allait pousser (c’est d’une logique imparable). À la place, j’ai attendu deux ans pour rajouter les quelques arbustes qui manquaient. Ce qui signifie, deux ans de pousse perdus !

La bonne idée aurait été de prendre un peu de temps pour définir nos priorités sur les espaces extérieurs

Alors que la plupart des travaux ont été réalisés dans la maison pendant l’automne, et que je n’y prenais pas part (rappelez-vous, je suis à la direction artistique et la direction technique n’apprécie semble-t-il pas mes talents de bricoleuse), j’aurais donc pu de mon côté, m’activer un peu plus côté jardin. On n’avait pas encore vécu de belle saison dans la maison, j’avais du mal à me projeter mais j’aurais pu identifier avant les priorités liées aux vis-à-vis.

Je dois bien avouer qu’à l’époque, je n’avais pas beaucoup de notions de jardinage. Je n’en ai pas beaucoup plus aujourd’hui mais entre temps, je me suis quand même acheté des gants de jardinage, et ça, ça change la vie quand on a peur de toucher des vers de terre (ne me jugez pas).

Reprenons les grands principes d’une rénovation réussie

Si tu te lances dans la rénovation de ton logement, voici donc en résumé mes modestes conseils, basés sur mon expérience :

• Si tu as la possibilité, essaie de ne pas décider de tout en même temps, et concentre-toi sur l’aménagement et la décoration d’une pièce à la fois.
• Prends sur toi et ne commande pas trop de meubles avant même d’avoir emmenagé et testé les dispositions (dérogation accordée aux meubles vintage qui ne peuvent pas attendre).
• Essaie de définir des priorités dans l’aménagement de ton jardin et plante rapidement ce qui te semble indispensable, afin de profiter plus vite de la pousse !

En somme, tout est une question de priorités !

Vous n’êtes pas d’accord avec moi ? Au contraire, vous souhaitez saluer ma clairvoyance ? Vous avez d’autres conseils pour la rénovation d’une maison ? Dites-moi tout ça en commentaire.

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